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Date d'émission : 26.02.2018 Valeur : 18,00 DKK. Numéro : FO 876. Format, timbre : 30,94 x 42 mm. Artiste : Anker Eli Petersen. Technique d'impression : offset. Imprimerie : Cartor Security Printing, France. Usage postal : lettres petites pour l'Europe, 0-50 g.

H.C. Müller 200 ans - sér nfs

H. C. Müller, fonctionnaire et politicien  ainsi que le premier receveur des postes féroïen

Date d'émission: 26/02/2018
Article no.: PPA000876
Valeur: 18,00


H. C. Müller (1818 – 1897)
Il existe des gens tellement polyvalents et dont les intérêts et l’œuvre sont si vastes que pour les décrire, on pense inévitablement à la drôle d’expression britannique « Jack of all Trades » dans son sens originel et positif.

Une telle personne était l’illustre H. C. Müller, fonctionnaire et politicien féroïen, qui depuis 1843 et jusqu’à sa mort en 1897 œuvra comme « sysselmand » (fonctionnaire ayant des attributions de police et différentes charges administratives au sein d’un district – approximativement juge cantonal) dans le canton de Streymoy, mais dont les intérêts et activités englobaient un nombre surprenant de disciplines. « Le vieux Müller » comme on le nommait, ne se distinguait pas de ces compatriotes contemporains par son aspect ni par son comportement, mais il était tout de même exceptionnellement érudit, doué en langues et au courant des affaires aux Îles Féroé comme dans le monde extérieur.

Le « sysselmand »
Hans Christopher Müller naquit le 1er septembre 1818, fils du « sysselmand » de l’époque Rasmus Müller de Tórshavn.  A l’âge de juste 20 ans, il fut nommé adjoint cantonal auprès de son père vieillissant, puis 4 ans plus tard, en 1843, « sysselmand » à Streymoy.

Le politicien et le fonctionnaire
H. C. Müller fut élu à plusieurs reprises au parlement féroïen (le « Lagting ») Où il siégea de 1852 à 53, de 1857 à 58, de 1863 à 1881 et de nouveau de 1885 à 1893, pour une durée totale de 28 ans.  Il représenta également les Îles Féroé à l’assemblée nationale danoise, d’une part au parlement (le « Folketing »), d’autre part au sénat (le « Landsting »), de 1858 à 1886 et de nouveau de 1887 à 1889, pour 30 ans en tout.

L’appartenance politique d’H. C. Müller se situait du côté de la Droite de l’époque, c’est-à-dire sur l’aile conservatrice du spectre politique. Cela ne l’empêchait cependant nullement d’être actif dans la vie culturelle féroïenne ni d’être un pionnier/précurseur du nouveau sentiment d’identité féroïenne qui commençait à poindre doucement à partir du début des années 1800. Il était un fonctionnaire hautement respecté qui exerçait même par périodes les fonctions de préfet par intérim, d’huissier et de juge cantonal.  Le parlement le nomma membre du comité de la commission scolaire féroïenne et directeur de la Caisse d’Épargne féroïenne.

Le premier receveur des postes féroïen
Vers 1860, H. C. Müller racheta l’ancien bâtiment du Lagting dans le quartier de Gongin. Le bâtiment datait des années 1690, et depuis la suspension du Lagting en 1816, il avait servi de tribunal. (Le Lagting fut ré-établi en 1852 et fonctionna par la suite à peu près comme un conseil général). Il accola son domicile à l’ancienne salle de conseil qui lui servit de bureau. Lorsque la compagnie DFDS lança un service régulier vers les Îles Féroé, H. C. Müller devint leur représentant féroïen, et son bureau, le « Kantór » de Müller comme on l’appelait communément, devint le comptoir de DFDS.

Le Kantór de Müller devint également le premier bureau de poste des Îles Féroé lorsqu’en 1869, H. C. Müller fut nommé receveur de la Poste danoise.

Le naturaliste
En plus de ses nombreuses occupations comme fonctionnaire, politicien et agent commercial, Müller éprouvait un vif intérêt pour le naturalisme. Il étudiait la flore et la faune des Îles Féroé, collectait et examinait les plantes, les oiseaux et les poissons, et envoyait des spécimens à des chercheurs au Danemark et en Angleterre, notamment au professeur Japetus Stenstrup à l’Université de Copenhague et au professeur Chr. F. Lütken au Muséum Zoologique. Müller correspondait également avec le célèbre naturaliste et ornithologue britannique, le colonel H. W. Feilden, et lui envoyait des peaux et des œufs d’oiseaux. Au cours des années 1872 à 1893, Feilden publia 12 petits écrits traitant des oiseaux des Îles Féroé.

H. C. Müller lui-même publia en 1862 le traité « Færöernes Fuglefauna – med Bemærkninger om Fuglefangsten » (« Avifaune des Iles Féroé – avec des remarques sur la chasse aux oiseaux ») comportant la description de 124 espèces d’oiseaux dont 24 n’avaient jamais auparavant été décrits comme oiseaux féroïens. En 1869, le traité parut en allemand dans la revue Journal f. Ornithologie, avec une préface de F. Droste.

En 1883 parut « Whale-Fishing in the Faroe Isles » (« La chasse à la baleine aux Îles Féroé »), qui avait été écrit pour le Salon International de la Pêche d’Edimbourg de 1882.  Cette publication fut récompensée par une médaille décernée par les exposants.

En 1884 sortit « Oplysninger om Grindefangsten paa Færöerne » (« Renseignements sur la chasse aux globicéphales aux Îles Féroé ») Communication scientifique, aux Éditions de la Société d’Histoire Naturelle à Copenhague.

Cette même année parut également chez le même éditeur « Oplysninger om Döglingefangsten paa Færöerne » (« Renseignements sur la chasse aux hyperoodons aux Îles Féroé »).

En 1901 K. Andersen publia « Sysselmand H. C. Müller's haandskrevne Optegnelser om Færöernes Fugle; i Uddrag. » (« Notes manuscrites de sysselmand H.C. Müller sur les oiseaux des Îles Féroé ; extraits ») chez le même éditeur que ci-dessus.

En plus des œuvres publiées, H.C. Müller laissa un manuscrit avec le titre « Færøernes Fiskefauna » (« Ichtyofaune des Îles Féroé ») qui fut publié par J. S. Joensen dans Fróðskaparrit 14 en 1965.

L’érudit au comportement modeste
Lorsque dans l’exercice de ses fonctions de « sysselmand », H. C. Müller fut appelé à accueillir à son arrivée le yacht d’exploration « Maria », sa première question, dans un anglais impeccable, était de savoir s’ils avaient des nouvelles de la Grande Guerre. Cela semble caractéristique de Müller, qui s’intéressait vivement à tout ce qui se passait dans le reste du monde. Doué pour les langues, il était en relation avec des personnalités de premier rang dans le domaine scientifique, financier et politique.

Nonobstant son aisance en haute société, H. C. Müller était aussi l’égal du commun des mortels. Terminons par quelques extraits de l’hommage que lui rendit le journal Føringatíðindi le 6 janvier 1898 à l’occasion de son décès :

« Bien qu’il fut ainsi mis à l’honneur par le roi et le peuple, il demeura toujours le même homme affable qui ne semblait connaître de l’orgueil que le nom. Nul ne pouvait se douter qu’il avait côtoyé toute sa vie les hommes les plus puissants du royaume ; il s’adressait de façon aussi aimable à un pauvre hère qu’à ses égaux. Bon nombre de pauvres ne disent que du bien à son égard – et bon nombre de riches lui sont redevable d’avoir soutenu de bon cœur ceux qui vont de l’avant....

… Peu de gens savaient comme le vieux organiser la chasse aux globicéphales. Les chasseurs lui obéissaient volontiers car ils savaient d’expérience que ce que préconisait le vieux était le mieux pour tous. »

En vérité, le vieux Müller était un homme remarquable.

Anker Eli Petersen
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